Tricholome brun rose

Chapeau (3-8 cm) convexe au début puis plus ou moins aplani, non hygrophane, glabre, mat, un peu lubrifié, brun rose, brun jaune, brun argilacé, brun ochracé ou brun fauvâtre avec une marge plus claire, souvent ondulée, involutée chez les jeunes sujets.

Lames adnées ou uncinées, sinueuses, blanches ou crème avec une arête entière ou échancrée, qui délivrent une sporée crème bien différente de celle brun rose du ressemblant Rhodocybe gemina.

Pied (5-8 cm x 0,8-1, 3 cm) cylindrique ou légèrement courbe, pruineux au sommet, fibrilleux
ailleurs, souvent attaché à un ou d’autres pieds par suite d’un croissance fréquemment connée ou cespiteuse.

Chair ferme, blanche, immuable. Odeur plus ou moins forte de farine. Saveur douce mais un peu épicée, nettement farineuse.

Ce champignon tricholomatoïde, nouveau pour la flore fongique aveyronnaise, plutôt montagnard, pousse de préférence dans les bois de conifères (pins et aussi épicéas) mais aussi sous feuillus (chênes notamment). C’est une espèce rare et déterminante, figurant sur les listes rouges de protection des champignons. Elle a connu et connaît encore une histoire nomenclaturale particulièrement mouvementée puisqu’elle a été classée dans les genres Tricholoma, Calocybe, Rhodocybe, Lyophyllum et enfin Gerhardtia.

Le grand mycologue français Marcel BON l’a placée dans un nouveau genre intermédiaire entre Lyophyllum et Rhodocybe : Gerhardtia qui referme les espèces non bouclées à basides carminophiles et à spores très finement verruqueuses (immersion huile, grossissement 1000 x ou 2000 x recommandé) qu’il faut observer de préférence dans le réactif bleu coton.

Les exemplaires photographiés ci-dessus ont été récoltés dans une forêt proche de Salles- Curan, sous épicéas.

La sporée crème et non pas brun rose des champignons tricholomatoïdes photographiés ci-dessus et leurs petites spores non amyloïdes qui nous sont apparues, pour les plus matures, finement verruculeuses et non pas faiblement bosselées comme celles de Rhodocybe gemina nous ont permis d’éliminer cette espèce quelque peu ressemblante. De même leur caractère non amyloïde écarte totalement le genre Leucopaxillus dont les spores amyloïdes sont beaucoup plus nettement verruqueuses. La chair non amère à elle seule sans parler de l’insertion des lames suffit pour éliminer Leucopaxillus amarus. Enfin les spores non sphériques ou subsphériques de nos exempaires nous ont permis d’éliminer un Lyophyllum du complexe decastes dont les représentants montrent une croissance cespiteuse ou connée, ce qui était partiellement le cas de nos champignons. Nous avons de plus constaté l’absence de boucles aux hyphes de la cuticule qui avec la carminophilie est une caractéristique diagnostique du genre Gerhardtia .